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Climat : le dernier rapport du GIEC décrypté

Le 8 octobre 2018, les délégués des États de l'ONU réunis en Corée du Sud ont rendu public le dernier rapport du GIEC. Ce document, qui analyse l'impact d'un réchauffement climatique de 1,5°C ou de 2°C, révèle qu'un demi degré de plus peut faire une nette différence. Décryptage.

Sommaire


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1- Qu'est-ce que le GIEC ?

Le GIEC est le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat.

 
Il a été fondé en 1988 par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme pour l'Environnement des Nations Unies (PNUE).


Ses rapports synthétisent les travaux de milliers de chercheurs qui analysent les tendances et les prévisions mondiales en matière de changement climatique.

 

 

2- Pourquoi ce nouveau rapport ?

C'est lors de la COP21 à Paris en 2015 que l'ONU a chargé le GIEC de produire un rapport spécial sur l'impact d'un réchauffement global de 1,5°C au-dessus des niveaux pré-industriels.

 
Ce nouveau rapport du Giec, qui a été rendu public le 8 octobre 2018, est basé sur 6.000 études scientifiques et ne compte pas moins de 400 pages.

 
Il met en garde contre les conséquences d'un réchauffement de 1,5°C et liste les options, désormais limitées, pour rester sous ce seuil. En effet, une hausse de 1°C est déjà acquise du fait des gaz à effet de serre que l'humanité a émis depuis l'ère industrielle.

 

 

3- Quelle différence entre 1,5°C et 2°C ?

Selon les experts du GIEC, si le réchauffement climatique se poursuit à son rythme actuel, il atteindra +1,5°C entre 2030 et 2052.


Les conséquences sur notre vie et sur les économies seront importantes... mais sans commune mesure avec celles d'un réchauffement de +2°C.

 
Alors que notre planète connaît déjà une recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes, de vagues de chaleur et de feux de forêts, le dernier rapport du Giec indique que :

  •  beaucoup de régions du monde enregistrent un réchauffement encore plus rapide (par exemple, l'Arctique se réchauffe deux à trois plus vite que la moyenne)
  • un demi degré de plus ferait une grosse différence en termes d'ampleur des canicules, d'extinction des espèces ou de productivité agricole.
  • +2°C signifierait des vagues de chaleur dans la plupart des régions
  • le niveau des mers, qui monterait de 26 à 77 centimètres d'ici à 2100 à +1,5°C, s'élèverait de 10 centimètres de plus à +2°C, ce qui affecterait jusqu'à 10 millions de personnes supplémentaires
  • l'impact sur les espèces sera moindre à +1,5 °C mais à +2 °C, 13% de la surface terrestre changerait d'écosystème

 

 

4- L'objectif à +1,5°C est-il encore atteignable ?

Le dernier rapport du GIEC illustre bien l'importance de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

 

Mais est-ce encore faisable, alors que l'année 2017 a vu les émissions de gaz à effet de serre issues de l'énergie repartir à la hausse ?


Selon les experts du Giec, stabiliser le réchauffement à +1,5°C exige une neutralité en émissions de CO2 à l'horizon 2050.

 
Pour y parvenir, il va falloir agir vite et fort et :

  • réduire les émissions de CO2 de -45 % par rapport à leur niveau de 2010 avant 2030
  • atteindre la "neutralité carbone" (c'est-à-dire cesser d'émettre vers l'atmosphère plus de CO2 que l'on ne peut en retirer) vers 2050
  • faire passer les énergies renouvelables de 20 à 70% de la production électrique au milieu du siècle
  • accroître l'efficacité énergétique de nos bâtiments

 
Selon le rapport du Giec, cette transformation des systèmes énergétiques coûterait quelque 2.400 milliards de dollars (2.100 milliards d'euros) d'investissements annuels entre 2016 et 2035, soit 2,5% du PIB mondial.

 
Mais ce coût est à mettre en regard avec celui, bien plus élevé, de l'inaction, selon les scientifiques.

 

 

5- Quelle est la prochaine étape ?

Fin 2018, lors des négociations climat de la COP24 en Pologne, les pays du monde vont devoir réviser leurs engagements de 2015.

 
Ces engagements, pris lors de la COP 21 à Paris, apparaissent désormais insuffisants car ils se fixaient comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5°C et 2°C d'ici 2100.

 
Dans ce contexte, la Conférence de Katowice qui aura lieu du 3 au 14 décembre 2018 s'annonce comme un rendez-vous déterminant pour l'avenir de notre planète.

 

Copyright : NASA/Kathryn Hansen

 

http://leclimatchange.fr/

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 22/10/2018