Gîte et chambre d'hôtes : quelles différences ?

Pour l’été 2020, en raison de la pandémie de Covid-19, les Français restent dans l’Hexagone et plébiscitent la campagne ou la montagne, moins touchées que le littoral par le tourisme de masse. Cette année, vous êtes donc nombreux à chercher un hébergement dans un cadre champêtre et authentique. Si vous vous demandez quelles sont les différences entre gîte et chambre d'hôtes, voici toutes les informations dont vous avez besoin avant de réserver.

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Copyright : Michal Osmenda

Deux types d'hébergements bien différents

Les gîtes et les chambres d'hôtes sont souvent confondus car ce sont deux formes d’hébergement touristique très courantes en zone rurale. Pourtant, cette caractéristique commune ne doit pas vous faire oublier qu’il s’agit de deux réalités bien différentes !

 
Au moment de réserver, notez bien que ces hébergements offrent des prestations distinctes :

  • un gîte est une maison ou un appartement, meublé et tout équipé, où vous serez indépendant et pourrez vous sentir "comme chez vous"
  • une chambre d'hôte est une chambre aménagée pour vous, chez l'habitant qui vous reçoit.


Dans les chambres d’hôtes, le propriétaire réside sur les lieux, ce qui n’est pas forcément le cas pour les gîtes.

 

 

Différence n°1 : leur situation

Par conséquent, la première différence entre gîte et chambre d'hôtes est leur situation.

 
La chambre d'hôtes est une chambre meublée, située chez l'habitant (une personne qui peut d’ailleurs proposer plusieurs chambres à la réservation au sein de sa résidence).

 
Les chambres d’hôtes sont obligatoirement situées dans la résidence principale ou la dépendance du loueur, tandis que les gîtes sont des locations meublées indépendantes.

 

 

Différence n°2 : les prestations offertes

Si vous réservez une chambre d'hôtes, cet hébergement sera assorti, au minimum, d’un petit-déjeuner et de la fourniture du linge de maison.

 
En effet, la location des chambres d'hôtes se fait à la nuit et inclut toujours le petit-déjeuner.

 

À l’inverse, un gîte n’a pas l’obligation de proposer de petit-déjeuner ou de fournir du linge de maison.

 


Bon à savoir

Le gérant d’une chambre d’hôtes peut par ailleurs proposer une offre de repas, sous la dénomination de "table d'hôtes". Une table d'hôtes n’est pas un restaurant. C’est une prestation accessoire de l'hébergement, exclusivement réservée aux occupants des chambres d'hôtes afin de leur faire partager un repas fait maison. Le repas (composé, de préférence, de plats du terroir) doit en effet être pris à la table familiale en compagnie de l'habitant.

 

Différence n°3 : les classements et labels

Du point de vue réglementaire, les gîtes sont considérés comme des meublés de tourisme. À ce titre, ils peuvent faire l’objet d’un classement de 1 à 5 étoiles en fonction de leur niveau de confort.

 
Ce classement valable 5 ans est une démarche volontaire. Il est établi à la demande du gérant selon 112 critères répartis en quatre catégories : équipements, services au client, accessibilité et développement durable. L'adhésion à un label (Gîtes de France, Clévacances, etc.) est également possible, mais facultative.

 
Contrairement aux gîtes et aux résidences de tourisme, les chambres d'hôtes ne font pas l’objet d’un classement selon le système d’étoiles officiel.

 
Elles peuvent en revanche bénéficier d’un label de qualité attribué par des organismes privés tels que Gîtes de France ou Clé vacances.

 

 

Différence n°4 : la réglementation

Comme il s’agit de deux types d’hébergements différents, gîte et chambre d'hôtes ne sont pas soumis à la même réglementation et aux mêmes obligations.

 
Les gîtes sont considérés comme des meublés de tourisme et sont prévus pour accueillir entre 2 et 15 personnes. Ils doivent être réservés à l’usage exclusif du locataire et ils ne comportent ni accueil ou hall de réception, ni services et équipements communs.

 
Les gîtes sont soumis à la réglementation relative aux locations saisonnières en meublé. Celle-ci impose de fournir au client :

  • un état descriptif complet des lieux loués (superficie, distance de la mer, du centre ville, exposition, équipement, inconvénients du voisinage…) comprenant également le prix de la location préalablement à la signature du contrat
  • une note au moment du paiement

 
De plus, conformément à l’article D. 324-1 du code du tourisme, le séjour dans un gîte ne doit pas dépasser une durée maximale de 90 jours. Il s’agit d’une location à la journée, à la semaine ou au mois, par un occupant qui n'y élit pas domicile.

 
Sachez enfin qu’au-delà de 15 personnes, les meublés sont soumis aux obligations des établissements recevant du public en matière de normes de sécurité et d'accessibilité.

 

Pour les chambres d'hôtes, d’autres règles s’appliquent :

  • le gérant ne peut pas proposer plus de 5 chambres ni accueillir plus de 15 personnes dans sa résidence
  • la ou les chambres proposées doivent avoir une surface minimale de 9m2 et au moins 2m20 de hauteur sous plafond
  • chaque chambre d'hôte doit donner accès (directement ou indirectement) à une salle de bain et à un WC
  • l’accueil doit être assuré directement par l'habitant
  • le ménage des chambres et des sanitaires doit être assuré quotidiennement par l'hôte et ne doit pas être facturé en supplément au client
  • toutes les chambres d'hôtes doivent obligatoirement être déclarées en mairie.

 
Quand une activité de location de chambres compte plus de 5 chambres et offre une capacité d’accueil de plus de 15 personnes, elle ne peut pas s’exercer sous l’appellation "chambres d’hôtes". Il faut alors parler de "chambres chez l’habitant".

 
Le gérant d'un gîte ou de chambres d'hôtes est soumis aux mêmes obligations de transparence que les hôteliers en matière d'affichage des prix et de remise de note.

 
Les prix doivent ainsi être affichés :

  • à l'extérieur de sa maison ou de son appartement
  • à l'intérieur, au lieu de réception des clients
  • et dans chaque chambre.

 
Le gérant doit enfin remettre une note à son client au moment du paiement.

Cette note doit indiquer la date, la raison sociale et l'adresse de l’établissement, le numéro de la chambre occupée, la durée de la location, les nom et adresse du client, le décompte détaillé (en quantité et en prix) de chaque prestation fournie et le total de la somme due. Un loueur qui ne respecterait pas ces obligations encourt une contravention de 1500 €.

 
Attention : les établissements d’hébergement qui ne répondent pas strictement aux critères des chambres d’hôtes (détaillés aux articles L. 324-3 et D. 324-13 et suivants du code du tourisme) ne peuvent pas utiliser ce terme.

 

 

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 03/08/2020