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Protection des écosystèmes : comprendre le réensauvagement en 5 questions

Face à la perte de biodiversité que l'on constate un peu partout sur la planète, certains défenseurs de l'environnement n'hésitent pas à préconiser le réensauvagement. Cette démarche consiste à laisser la nature reprendre ses droits dans certains espaces sanctuarisés. Nous vous proposons de découvrir plus précisément de quoi il s'agit en 5 questions.

Sommaire


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1- Que signifie ce mot ?

Le terme de réensauvagement est une traduction littérale du mot anglais rewilding.

 
Ce mot, qui ne figure pas encore dans le dictionnaire en français, est une démarche de préservation des écosystèmes.

 
Comme la composition de ce terme l'indique, ce concept consiste à laisser la nature redevenir sauvage dans un lieu donné.

 
Les partisans du rewilding ne se contentent pas de ne rien faire, mais donnent parfois à la nature un petit coup de pouce par la réimplantation de certaines espèces animales ou végétales disparues ou mises en danger par les activités humaines.

 

 

2- En quoi consiste cette démarche ?

Le réensauvagement a pour objectif de recréer tout un écosystème.

 
C'est une démarche en deux étapes, dans laquelle on commence par rétablir l'état naturel d'une région avant de laisser la main à la nature.

 
Dans un premier temps, plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre comme la réintroduction d'espèces et la plantation d'arbres.

 
Afin de réguler des écosystèmes qui ont été déséquilibrés par les activités humaines, on introduit souvent des espèces situées en haut de la chaîne alimentaire comme des prédateurs ou de grands herbivores.

 
Leur retour dans une région donnée va en effet permettre de rétablir un écosystème diversifié et autorégulé.

 
Béatrice et Gilbert Cochet, qui étudient le rewilding depuis 20 ans, ont constaté la capacité des espèces sauvages à s'adapter.

 

 

3- Quels sont les avantages pour l'homme ?

Même si le réensauvagement est avant tout une démarche de protection des écosystèmes et de la biodiversité, il n'est pas sans bénéfices pour les hommes.

 
En effet, rendre certains espaces à la nature sauvage permet de prévenir les inondations ou de stocker du carbone pour lutter contre le réchauffement climatique.

 
C'est parce qu'on emprisonne les rivières dans un carcan de béton qu'elles débordent dès que les pluies sont abondantes. En leur rendant leur lit originel, comme on l’a fait pour le Croult à Gonesse, on évite les inondations car on laisse à la rivière de l'espace pour déborder à sa guise.

 
Ce type de démarche permet également d'améliorer la qualité de vie des personnes qui habitent à proximité et de stimuler l'économie locale. En effet, les espaces rendus à la nature le sont aussi aux promeneurs et attirent les randonneurs.

 

 

4- Quelles sont les limites de cette démarche ?

Le réensauvagement est une démarche généralement efficace pour rétablir et préserver la biodiversité dans certains lieux sanctuarisés.

 
Mais, comme souvent, les bonnes intentions ne suffisent pas. Quand ce type d'expérience n’est pas mûrement réfléchie, il arrive qu’elle échoue.

 
Cette démarche doit être entreprise avec beaucoup de précautions et de réflexions préalables afin que les espèces réintroduites dans une zone donnée aient assez de nourriture pour y vivre et de prédateurs pour être naturellement régulées.

 

 

5- Où en trouve-t-on des exemples ?

Les opérations de réensauvagement se déroulent généralement dans des sanctuaires ou des réserves naturelles.

 
En Europe, cette démarche se développe depuis une trentaine d'années. Des bisons, des ours, des loups ou des castors ont été réintroduits dans des réserves, dans des régions où ils avaient disparu.

 
La France compte très peu de ces sanctuaires rendus à la nature sauvage, puisque seul 1% de notre territoire est sauvage.

 
Mais il en existe un qui s'étend sur quelques centaines d'hectares dans les contreforts du Vercors : les réserves de vie sauvage du Vercors situées à Léoncel dans la Drôme.

 
Depuis 10 ans, la nature y évolue sans aucune intervention humaine : il est interdit de chasser, de couper du bois ou de s'y rendre avec un engin motorisé. Seule la randonnée pédestre y est autorisée (plus d’informations sur le site ci-dessous).

 

 

 

https://aspas-reserves-vie-sauvage.org/les-reserves-de-vie-sauvage/vercors-vie-sauvage/

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 13/12/2021