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Pic de pollution : quelles solutions ?

Après une semaine de pollution en Ile-de-France et dans plusieurs régions françaises, la mise en place de la circulation alternée s'est avérée insuffisante pour inverser le phénomène. Que peut-on faire pour éviter qu'un pic de pollution ne se reproduise ? Voici un petit tour d'horizon des solutions à envisager pour améliorer la qualité de l'air dans nos villes.

Sommaire


Temps de lecture moyen : 3'35
Copyright : Alberto Hernández

La circulation alternée ne suffit pas

En France, la qualité de l'air est surveillée dans 9 grandes villes (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse) et la population est alertée en cas de pic de pollution, c'est-à-dire lorsque certains seuils sont dépassés.

 

Quatre polluants atmosphériques sont mesurés en raison de leur dangerosité pour la santé : les particules fines (PM10 et PM2,5), le dioxyde d'azote (NO2), le monoxyde de carbone (CO) et l'ozone (O3).

 

Lors des pics de pollution, la principale mesure mise en place par les autorités consiste à instaurer la circulation alternée pour limiter le trafic dans les zones concernées.

 

En effet, à Paris, le trafic routier est responsable de deux tiers des émissions de dioxyde d'azote et de 55% des émissions de particules fines.

 

Mais il faut être conscient que la circulation alternée n'est qu'une solution d'urgence. Si elle permet de faire baisser immédiatement le niveau de polluants dans l'atmosphère, elle ne constitue pas une solution durable.

Copyright : Rado Bahna

Il faut repenser nos modes de transport

Pour prévenir les pics de pollution et rendre les villes plus respirables sur le long terme, c'est toute la politique d'aménagement urbain et de transports qu'il faut repenser.

 

Les mesures efficaces contre la pollution consistent à proposer des alternatives aux transports motorisés individuels, notamment :

  • développer des réseaux de transports en commun fiables, efficaces et bon marché
  • faciliter la marche à pied et le vélo en ville, en multipliant les pistes cyclables et les voies piétonnes
  • promouvoir le covoiturage (tous les jours et pas seulement en cas de pic de pollution...)
  • aménager les villes dans cette optique.

 

Lors des pics de pollution, plusieurs solutions sont régulièrement évoquées dans les médias :

  • la création de péages urbains à l'entrée de certaines zones en ville (le plus souvent dans le centre historique). Ce système existe déjà à Londres, Milan, Stockholm et Dublin et permet de diminuer la densité du trafic.
  • la création de zones à faible émission ou low emission zone (LEZ) en anglais. Il en existe un peu partout en Europe, mais aucune en France. Dans ces zones plus étendues, l'accès est restreint pour les véhicules les plus polluants selon les normes européennes : poids lourds, camions, grosses camionnettes...
  • le renouvellement du parc automobile afin de faire disparaître les vieux diesels les plus polluants.

 

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a déjà pris ou annoncé des mesures dans ce sens : le 1er juillet 2015, les poids lourds antérieurs à octobre 2001 ont été interdits de circulation dans le centre de la capitale.
Depuis le 1er juillet 2016, les voitures et les utilitaires légers immatriculés avant le 1er janvier 1997 sont également interdits dans Paris.

 

A partir du 15 janvier 2017, Paris deviendra la première Zone à Circulation Restreinte (ZCR) de France. Tous les véhicules circulant dans Paris devront être dotés d'une vignette Crit'Air indiquant leur niveau de pollution.

 

Anne Hidalgo a aussi annoncé sa volonté de bannir le diesel à Paris d'ici 2020. La ville propose d'ailleurs des aides financières pour les usagers qui abandonnent leur véhicule polluant. 

 

Et du côté des entreprises ?

Les entreprises aussi ont leur rôle à jouer dans la lutte contre la pollution et peuvent elles aussi adopter des solutions alternatives et durables.

 

N'attendez pas un pic de pollution pour instaurer un plan de mobilité dans votre société, en favorisant :

  • le covoiturage entre les salariés
  • les véhicules propres, comme les voitures électriques ou hybrides (avec 25.000 véhicules électriques, La Poste détient "la plus importante flotte électrique au monde" !)
  • le télétravail qui est moins stressant et moins polluant pour tous.

Copyright : Heinrich-Böll-Stiftung

 

La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a annoncé vouloir étendre le bonus pour l'achat de véhicules propres (électriques et hybrides) aux utilitaires. Il faut aussi noter que les véhicules propres dont les émissions sont inférieures à 60g/km sont exonérés de la taxe sur les véhicules de société (TVS).

 

Sachez enfin qu'à partir du 1er janvier 2018, les entreprises de plus de 100 salariés auront l'obligation de présenter un plan de mobilité.

 

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 12/12/2016