C'est quoi, la fatigue verte ?
La green fatigue gagne du terrain depuis la fin des années 2000. Cette expression, qui nous vient des Etats-Unis et qui signifie littéralement "fatigue verte", désigne une forme de découragement voire d'indifférence face aux questions environnementales.
Cette lassitude qui rendrait les citoyens moins enclins à adopter les écogestes peut prendre deux formes :
- un découragement chez les écolos même les plus convaincus
- une réaction d'exaspération chez les autres, face au discours culpabilisant des écologistes.
Quelles sont les causes du phénomène ?
Alors que les années 2000 ont été une période d'essor de l'écologie, aujourd'hui cette question semble être passée au second plan dans les préoccupations des Français et des hommes politiques. Bien sûr, la crise économique n'est pas étrangère à ce phénomène. Les citoyens ont d'autres soucis comme le chômage, la pauvreté et l’insécurité et donc d'autres priorités que de sauver la planète.
Cette green fatigue peut aussi s'expliquer par l’effet répulsif de certains discours, voire de certains militants écolos. Le catastrophisme écologique finit par lasser et les mêmes messages trop souvent répétés culpabilisent ou agacent. Enfin, la tentation est grande de confondre l'écologie avec un retour en arrière, au temps des cavernes ou des huttes dans la forêt.
Mais surtout, il est difficile de ne pas baisser les bras et de ne pas céder à la facilité quand nos efforts individuels nous semblent vains face à l'ampleur du problème. Depuis l’échec du sommet de Copenhague en 2009 et l’essoufflement du Grenelle de l'environnement, beaucoup de gens ont un sentiment d'impuissance et cèdent au fatalisme. Si les hommes politiques n'y arrivent pas, comment de simples citoyens pourraient-ils changer la donne ?
Comment réagir ?
Il n'est pas facile de lutter contre ce sentiment d'impuissance. Mais, même si les problèmes à résoudre sont globaux, chacun peut à son niveau avoir une action efficace.
Pour ne pas se laisser accabler par la green fatigue, il faut :
1- résister : pour de simples citoyens, la résistance passe d’abord par les choix de consommation. Notre pouvoir réside dans notre porte-monnaie. Nous pouvons changer les choses en boycottant certaines marques et certains produits et en soutenant des modes de production conformes à nos valeurs.
2- inventer le monde de demain : l'écologie n'est pas un retour à l'âge de pierre mais une question d'avenir. Demandez-vous dans quel monde vous souhaitez vivre. Imaginez les bénéfices d'un mode de vie plus durable et vous serez tout de suite beaucoup plus motivé.
3- agir à plusieurs : si vous vous sentez impuissant à agir seul, créez ou rejoignez un groupe autour de projets écologiques. En s'y mettant à plusieurs, il est plus facile de mener à bien des projets dans son quartier ou sa commune (créer un potager, installer des ruches, faire du covoiturage ou du troc d'objets etc.).
4- persévérer dans les écogestes du quotidien comme éteindre les appareils électriques et préférer les douches aux bains (c'est à la fois écologique et économique), recycler les piles et les ampoules pour ne pas contaminer les sols au mercure, trier ses déchets pour ne pas agrandir le continent de plastique dans le Pacifique et utiliser des produits d'entretien biodégradables pour ne pas polluer les écosystèmes marins. Cela peut paraître peu, mais c'est déjà beaucoup !
