Vous êtes ici : Accueil  Articles  Découvrir  Ecogestes

La culture sur buttes : une astuce de jardinage écologique

Connaissez-vous la culture sur buttes ? Cette méthode de permaculture, inspirée des maraîchers parisiens du XIXe siècle, suscite un regain d'intérêt auprès des adeptes du jardinage écologique. Les buttes constituent en effet des écosystèmes vivants, résistants à la sécheresse comme aux inondations et surtout très productifs. On parle même parfois de buttes autofertiles. Voici un petit guide pratique pour vous initier à cette méthode de jardinage écolo.

Sommaire


Temps de lecture moyen : 2'30
Copyright : hardworkinghippy on Flickr

Qui les a inventées ?

La culture sur buttes, parfois appelées buttes autofertiles ou buttes de permaculture, n'est pas nouvelle mais fait un retour en force chez les adeptes du jardinage naturel et écologique.

 


L'agronome espagnole Emilia Hazelip est la première à avoir introduit cette méthode de permaculture en France dans les années 1970, après l'avoir apprise en Californie dans les années 1960 auprès notamment d'Alan Chadwick.

 


Mais ce fermier américain s'inspirait lui-même beaucoup des techniques des maraîchers parisiens du XIXe siècle. La culture sous forme de buttes n'est donc pas une invention récente mais plutôt un retour aux sources...

 

Comment ça marche ?

La culture sur buttes est très simple à mettre en oeuvre.

 


Cette méthode consiste à :

  • creuser une tranchée de quelques dizaines de centimètres dans le sol
  • la remplir d'éléments qui vont nourrir la terre en se décomposant (bois pourri, humus forestier, compost mûr, fumier, branches, tontes, feuilles mortes...)
  • recouvrir le tout avec la terre extraite puis avec de la paille pour former la butte proprement dite.

 
A noter : la largeur idéale d'une butte de permaculture est d'environ 1,20 m. Il faut aussi espacer les buttes par des allées de 30 à 50 cm de large, pour pouvoir se déplacer facilement dans le jardin et même travailler à genoux.

 


La seule règle à respecter pour remplir la butte est de trouver un équilibre entre les matières azotées (matières humides de type épluchures et herbes fraîches) et les matières carbonées (de type bois et carton). Par souci d'économie, utilisez de préférence des matériaux issus de ressources locales, disponibles sur place.

 


Pour obtenir de bons résultats, il faut éviter autant que possible de laisser la terre à nu : plantez de manière dense en utilisant de bonnes associations de plantes et en veillant à la rotation des cultures d'une année sur l'autre. Au bout de quelques temps, vous constaterez un tassement naturel du sol, mais c'est tout à fait normal.

 


Suivant l'orientation de la butte (N/S, E/O), vous pouvez influer sur les conditions de culture (exposition, humidité) pour répondre au mieux aux exigences de vos plantes.

 


Si vous souhaitez plus de détails sur cette méthode de jardinage écologique, vous pouvez consulter le Manuel de culture sur butte de Richard Wallner.

 

Quels sont les avantages ?

Grâce aux matières organiques enterrées, la butte va rester fertile pendant plusieurs années. C'est pourquoi on parle aussi de buttes autofertiles.

 


Cette méthode, qui stimule la reconstitution d'humus en utilisant des matériaux naturels, est idéale pour restaurer et maintenir la fertilité des sols. Elle permet aussi de gagner de la place, ce qui est parfait pour créer un petit jardin en ville, surtout dans les terrains où la terre est mauvaise.

 


Mais ce ne sont pas les seuls avantages de la culture sur buttes. La forme de la butte permet aussi :

  • aux racines de s'enfoncer sur une plus grande hauteur de terre
  • aux plantes de mieux capter les rayons du soleil
  • au sol de mieux drainer les excès d'eau
  • au jardinier de planter un peu plus serré que dans un potager traditionnel (il est notamment possible de planter en quinconce).

 


L'utilisation de buttes a aussi des avantages pour les jardiniers un peu paresseux car :

  • elle limite le travail du sol grâce au paillage
  • elle évite de se baisser
  • elle réduit l'arrosage toujours grâce au paillage
  • elle évite, bien sûr, le recours aux produits chimiques.

 

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 16/07/2015