Vous êtes ici : Accueil  Articles  Découvrir  Ecogestes

Environnement : pourquoi dit-on que la planète vit à crédit ?

Selon l'ONG Global Footprint Network, à partir du mercredi 2 août 2017, l'humanité aura consommé la totalité des ressources que la Terre peut renouveler en une année : à compter de ce jour, la planète vivra donc "à crédit". Chaque année, cette ONG calcule la date fatidique, appelée "jour de dépassement mondial", afin d'inciter les pouvoirs publics et les individus à ralentir la consommation des ressources de la planète. Elle a également lancé sur les réseaux sociaux la campagne #movethedate pour encourager les citoyens à inverser la tendance.

Sommaire


Temps de lecture moyen : 4'06
Copyright : pxhere

Une date de plus en plus précoce

Selon les calculs de l'ONG Global Footprint Network, le 2 août 2017, l'humanité aura consommé l'ensemble des ressources que la planète peut renouveler en un an et vivra donc "à crédit" jusqu'au 31 décembre prochain.

 

Cette date, appelée Earth overshoot day ou Jour du dépassement mondial en français, survient de plus en plus tôt chaque année.

 

En effet, même si la méthode de calcul utilisée n'est pas infaillible, les résultats de Global Footprint Network montrent une tendance claire : l'accélération de la consommation des ressources mondiales.

 

La date de l'Earth overshoot day est calculée par cette ONG depuis 1986 en tenant compte de l'empreinte carbone, des ressources consommées pour la pêche, l'élevage, les cultures, la construction et l'utilisation d'eau.

 

Certes, le jour fatidique arrive un peu moins vite dans le calendrier depuis les six dernières années, mais il continue inexorablement d'avancer. Il est passé de fin septembre en 1997 au 2 août en 2017 !

 

Selon les calculs de l'ONG, ce "déficit écologique" a commencé à se creuser au début des années 1970 et la tendance n'a jamais pu être inversée depuis...

 

Un mode de vie qui n'est pas soutenable

L'Earth overshoot day n'est pas seulement une date symbolique. C'est aussi et surtout l'occasion de tirer la sonnette d'alarme.

 

Fixer le Jour du dépassement au 2 août signifie qu'en sept mois, l'humanité aura émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, que nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d'arbres, fait plus de récoltes et consommé plus d'eau que la Terre ne peut en produire sur un an.

 

En d'autres termes, une planète ne sous suffit pas et, pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd'hui besoin de l'équivalent de 1,7 planète !

 

Plus inquiétant encore, si le monde entier vivait comme les Français, il faudrait 3 Terres pour combler les besoins de l'humanité. Si nous vivions tous comme les habitants de l'Australie ou des Etats-Unis, il faudrait respectivement 5,2 et 5 Terres !

 

Cette surconsommation épuise les ressources de la seule planète dont nous disposons en réalité et ses conséquences sont déjà visibles : pénuries en eau, désertification, érosion des sols, chute de la productivité agricole et des stocks de poissons, déforestation, disparition des espèces...

 

Comme pour le budget d'un foyer, vivre sur une planète à crédit ne peut être qu'une solution provisoire.

 

Si nous n'agissons pas, un jour viendra où nous aurons épuisé les ressources disponibles, parce que la nature n'est pas un gisement inépuisable d'eau, d'oxygène et de nourriture.

 

Copyright : Tomas Castelazo

 

Enregistrer

Enregistrer

Comment inverser la tendance ?

Heureusement, selon le Global Footprint Network et le WWF, il est encore possible d'inverser la tendance et de faire reculer la date de l'Earth overshoot day.

 

Nous connaissons les solutions qui permettraient de remédier à la surconsommation des ressources de la planète : limiter la consommation de viande et de poisson, éviter le gaspillage alimentaire et les pertes de récoltes, endiguer la déforestation et diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Il ne reste plus qu'à les mettre en pratique !

 

En nous alertant sur notre planète à crédit, l'ONG Global Footprint Network appelle les entreprises, les collectivités et les citoyens à privilégier les modes de production et consommation plus écologiques.

 

Copyright : Daniel Schwen

 

Les émissions de gaz à effet de serre représentent à elles seules 60% de notre empreinte écologique mondiale, mais tout n'est pas perdu.

 

En effet, certains signes sont encourageants :

  • malgré la croissance de l'économie mondiale, les émissions de CO2 liées à l'énergie n'ont pas augmenté en 2016 pour la troisième année consécutive
  • l'agriculture biologique progresse en France, avec +17 % de surfaces bio cultivées en 2016
  • la consommation de produits bio augmente aussi : +22 % en 2016
  • enfin, la date du Jour du dépassement avance moins vite ces dernières années et c'est le signe que la transition écologique est à l'œuvre dans le monde.

 

Selon Mathis Wackernagel, PDG du Global Footprint Network : "Notre planète est limitée, mais les possibilités humaines ne le sont pas. Vivre selon les moyens que nous accorde notre planète est technologiquement possible, financièrement bénéfique et notre seule chance pour un avenir prospère."

 

Sur le site du WWF (lien ci-dessous), vous trouverez les défis lancés par le WWF et le Global Footprint Network pour repousser la date de l'Earth overshoot day par exemple : éviter le gaspillage alimentaire, pratiquer le covoiturage ou encore cuisiner végétarien ! Alors #MoveTheDate !

 

Enregistrer

Enregistrer

http://www.wwf.fr/nos_priorites/reduire_l_empreinte_ecologique/overshoot_day_2017/

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 31/07/2017