1- Quel est le principe ?
Comme son nom l'indique, l'agroforesterie concilie les pratiques agricoles avec la présence d'essences forestières comme des arbres, des arbustes et des haies.
En pratique, elle consiste à planter des arbres, des arbustes ou des haies dans les champs et les pâturages.
Cette association représente une utilisation optimale de l’espace agricole. En effet, quand ils sont intégrés dans des paysages agricoles ou pastoraux, les arbres rendent plusieurs services (ils permettent notamment d'abriter les animaux et d'améliorer la qualité du sol).
2- Pourquoi est-ce plus écologique ?
L'agroforesterie est une pratique complexe qui peut prendre des formes diverses.
Mais, quelle que soit la nature exacte du projet envisagé, le fait d'associer des arbres aux autres cultures ou à l'élevage permet de créer une dynamique écologique.
On imagine aisément que la présence d'arbres dans les champs permet de créer un ombrage et un effet brise vent pour protéger les cultures.
Mais saviez-vous que cette pratique permet aussi de favoriser la biodiversité ? Il ne faut pas négliger le fait que les arbres offrent un refuge pour la faune sauvage.
3- Quels sont les avantages de cette méthode ?
L'agroforesterie présente tout d’abord des avantages pour les cultures :
- elle permet de lutter contre l’érosion des sols et le ruissellement
- elle améliore la qualité des sols en apportant plus de nutriments à la terre
- elle crée un effet brise vent qui protège les cultures agricoles.
Sur les parcelles dédiées à l'élevage, la présence d'arbres agit comme un parasol. Leur feuillage crée de l'ombre et un micro-climat qui apporte de la fraîcheur aux animaux.
De plus, cette méthode de culture présente des avantages plus globaux, pour l'environnement et pour les communautés locales :
- elle favorise la biodiversité
- elle encourage le retour des pollinisateurs dans les champs
- elle atténue les effets du réchauffement climatique
- elle apporte aussi un bénéfice social car les arbres approvisionnent les communautés locales en fruits et en bois ou permettent de diversifier les sources de revenus des agriculteurs.
Pour toutes les raisons énoncées ci-dessus, les systèmes agroforestiers correspondent bien à la définition d’une agriculture climato-intelligente donnée par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) :
"une agriculture qui augmente la productivité et la résilience des cultures de manière durable, favorise la réduction/élimination des gaz à effet de serre, améliore la sécurité alimentaire nationale et contribue à la réalisation des objectifs de développement du pays".
4- Quelle est son étendue en Europe ?
Selon l'INRAE (l'Institut national de recherche pour l'agriculture), l'agroforesterie occupe 8,8 % de la surface agricole en Europe.
Les surfaces cultivées selon cette méthode représentent 15.400 hectares en Europe et les surfaces associant des arbres à des élevages 15.100 hectares.
5- Quelles sont les initiatives dans ce domaine ?
En France, l'agroforesterie inspire des initiatives locales prometteuses, à la campagne comme à la ville.
À Fourquevaux en Occitanie, la Basse-Cour du Bois Gourmand élève des poules en plein air sur une parcelle de 18 000 m² plantée d’arbres. Plus de 160 arbres de 16 espèces différentes y ont été plantés.
À Paris aussi, la société d'agriculture urbaine Cultures en Ville (lien ci-dessous) a lancé le projet Sylvia qui prévoit la plantation d'une agroforêt dans le 14e arrondissement en avril 2022.
Installée sur un ancien parking, cette parcelle de 2430 m2 accueillera à terme une centaine d'arbres fruitiers et 400 arbustes produisant des baies. L’un des objectifs de cette agroforêt est de participer à l’économie locale en circuit court en fournissant des boulangers parisiens en fruits à coque.
En Ariège, le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Pamiers forme ses apprentis à l'agroforesterie et ce, depuis 2013. Ce CFPPA reçoit de nombreuses demandes de formation continue de la part de maraîchers qui veulent apprendre cette méthode.
Ce centre de formation a également planté des arbustes fruitiers et des haies sur la parcelle agricole d'Emmaüs Ariège à Saint-Jean-du-Falga, avec pour ambition, à terme, de nourrir les plus démunis.
