Une ville verte construite de toutes pièces
Cela peut sembler paradoxal mais la ville la plus écolo du monde se trouve peut-être aux États-Unis...
Babcock Ranch en Floride a été construite il y a quatre ans sur les terres d'un ancien ranch au sud de Fort Myers.
Ce projet, porté par Syd Kitson, un ancien joueur de football américain devenu promoteur immobilier, se veut une ville idéale pour des écologistes désireux de vivre en accord avec leurs idées.
Dans ce pays peu enclin aux économies d'énergie et à la protection de l'environnement, cette ville qui fonctionne aux énergies renouvelables fait figure de pionnière.
Elle a été construite de toutes pièces sur le modèle des villes nouvelles chinoises alimentées par les énergies renouvelables. Les premiers habitants ont emménagé à "Babcock Ranch" en mai 2017.
Une cité autosuffisante
Pour mener à bien son projet de première ville d'Amérique à énergie solaire, Syd Kitson a acheté un terrain de 38.000 hectares au sud de Fort Myers, en Floride, région qui bénéficie d'un fort taux d'ensoleillement.
Il n'a conservé que 8000 hectares pour construire la ville de Babcock Ranch et a revendu le reste à l'État de Floride pour qu'il en fasse une vaste réserve naturelle.
Ce qui différencie Babcock des autres villes, surtout aux États-Unis, c'est que tout y a été conçu pour se passer des énergies fossiles. L'ensemble de la ville est alimentée par l'électricité produite par la plus grande ferme solaire de Floride.
Cette immense ferme solaire, qui compte 343.000 panneaux solaires et s'étend sur 140 hectares, a été rendue possible par un investissement gigantesque.
Et les concepteurs de cette "ville du futur" ne se sont pas arrêtés là, puisque la cité est aussi autosuffisante en eau. L'eau des fontaines et des habitations fonctionne en circuit fermé et elle est entièrement recyclée par une station d'épuration spécialement construite pour cet usage.
Même si elles comportent une piscine, les maisons sont construites d'après les normes écologiques les plus récentes et sont capables de résister aux ouragans.
Pour en réduire l'empreinte carbone, les habitants doivent accepter de vivre dans des habitations plus petites que la moyenne américaine : 160 m2 au lieu des 250 m2 habituels pour une famille.
Dernier projet en date, des bus électriques sans chauffeur sont encore en phase de test, mais ils devraient bientôt sillonner la ville.
Un nouveau mode de vie
Plus qu'une simple ville, Babcock Ranch est une sorte de test grandeur nature où les Américains soucieux de préserver l'environnement expérimentent un nouveau mode de vie.
Dans les rues, même aux heures de pointe, il n'y a quasiment aucune voiture, ce qui est rarissime aux États-Unis. Pour amener les enfants à l'école, on se déplace de préférence à vélo ou à pied.
Pour attirer du monde, les concepteurs de Babcock y ont d'ailleurs construit une école publique et gratuite où l'enseignement est bien sûr orienté vers les sciences et le développement durable. On y inculque aux enfants dès le plus jeune âge les bonnes habitudes pour sauver la planète.
Dans cette ville résolument écolo, même les restaurants respectent des règles très strictes : on y cuisine des légumes exclusivement bio et cultivés localement.
Syd Kitson, l'homme à l'origine de ce projet un peu fou, en est persuadé : "Babcock Ranch" est un modèle pour l'avenir et va séduire de plus en plus d'Américains.
Avec ce projet, il veut prouver qu'une ville fonctionnant selon les principes du développement durable est viable économiquement. Pour faciliter l'accès de la ville aux familles plus modestes, le promoteur immobilier propose d'ailleurs des maisons à partir de 200.000 dollars (160.000 euros).
Première ville verte des États-Unis, Babcock a pour ambition d'accueillir une communauté de 50.000 habitants à l'horizon 2037.
