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Le confinement, un répit bienvenu pour la nature

Pour ceux qui en doutaient encore, les mois de confinement que nous venons de vivre ont démontré que les activités humaines ont un impact bien réel sur la nature. Ces dernières semaines, le ralentissement de l'activité économique et des pollutions qui en découlent ont constitué un répit bienvenu pour la planète en général et pour la biodiversité en particulier. Saurons-nous tirer les leçons de cette expérience inédite ?

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Copyright : Evas-naturfotografie

Le jour du dépassement recule de trois semaines

La nouvelle fait la une de la presse depuis quelques jours : cette année, le jour du dépassement de la Terre sera fixé au 22 août 2020 soit un recul de trois semaines de cette date fatidique par rapport à l'an passé.

 
Pour rappel, le "Jour du dépassement de la Terre" ou Earth Overshoot Day en anglais est la date à laquelle l’Humanité a épuisé l’ensemble des ressources que notre planète peut renouveler en une année.

 
Cette date symbolique, qui représente la pression exercée par les humains sur les écosystèmes naturels, est calculée chaque année par l’organisation internationale Global Footprint Network.

 
L'an dernier, le jour du dépassement de la Terre était tombé le 29 juillet 2019. Le recul de cette date de trois semaines est la conséquence de l’épidémie de coronavirus et surtout du confinement de la population dans une grande partie du monde.

 
Il faut aussi souligner que cette inversion de la tendance est du jamais vu depuis les années 1970. La date du jour du dépassement n’avait jamais cessé d’avancer dans le calendrier, ce qui signifie que les ressources biologiques de la planète étaient épuisées toujours plus vite, toujours plus tôt.

 

Selon le communiqué de l’institut Global Footprint Network, "les abattages forestiers et les émissions de CO2 en baisse sont les principaux facteurs à l'origine du renversement historique de la tendance à long terme de l'Empreinte Ecologique mondiale."

 

 


Copyright : Dietmar Rabich

 

 

 

Les effets inattendus du confinement

Les mesures de confinement imposées par la plupart des pays à leur population en 2020 avaient bien sûr pour but de ralentir la propagation du coronavirus et d’endiguer l’épidémie.

 
Mais les décisions politiques liées au Covid-19 ont eu des effets inattendus sur l’environnement, en particulier sur les émissions de gaz à effet de serre et sur la faune sauvage.

 
Avec le confinement, les avions sont restés cloués au sol pendant plus de deux mois et les gens n’ont plus pris leur voiture pour aller travailler.

 
Entre l’arrêt des abattages d’arbres et la baisse des émissions de CO2, l’empreinte carbone de l’humanité devrait baisser de près de 15% cette année par rapport à 2019.

 
Par ailleurs, les animaux ont profité de l'espace laissé vacant par les humains. En ville, les citadins confinés ont pu voir des renards, des canards colverts et des hérissons s’aventurer dans les rues désertées.

 
Cette "parenthèse enchantée" pour la faune a également pu être observée dans les parcs naturels régionaux ou nationaux, qui ne sont pas totalement exempts d’activités humaines ou de survol aérien habituellement.

 
Ainsi, dans le parc national des Calanques à Marseille, les gardes du parc ont constaté le retour progressif de différentes espèces d'oiseaux (bihoreau gris, puffins, cormorans huppés, agrette garzette, faucon pèlerin…) et d’animaux marins (dauphins et bancs de thons).

 
Début avril, ils ont même eu la surprise de croiser deux rorquals (le deuxième plus gros animal du monde) près des côtes.

 

 

Indéniablement, ce ralentissement sans précédent des activités humaines a profité à la biodiversité. La diminution de la pollution de l'air, mais aussi de la pollution sonore et lumineuse, ont été une aubaine pour les oiseaux, les insectes pollinisateurs et la faune en général.

 
Mais les effets positifs visibles du confinement sur la faune sauvage ne doivent pas nous faire oublier que les populations d'oiseaux et d'insectes ne font que chuter sur notre territoire et qu'une espèce de mammifère sur trois est menacée, ou quasi menacée, de disparition en France métropolitaine.

 

Des changements difficiles à pérenniser

Inutile pourtant de se réjouir trop vite car ces effets positifs sur la biodiversité risquent de ne pas durer. Avec le déconfinement, il est à craindre que ces bénéfices ne soient rapidement effacés par la reprise des activités humaines et la ruée des citadins vers les espaces naturels pour leurs loisirs ou leurs vacances.

 
Le répit pour la nature aura donc été bien éphémère, d’autant plus que les priorités actuelles du gouvernement concernent la relance économique et les questions sociales plutôt qu’environnementales.

 
On peut seulement espérer que cette crise sanitaire a permis une prise de conscience chez une partie de la population et que le déconfinement offrira à certains d’entre nous l’occasion de partir sur de nouvelles bases.

 
Le confinement aura au moins eu le mérite de prouver qu'un changement est possible, au prix de gros efforts, comme le souligne l’organisation internationale Global Footprint Network :

"Les efforts accomplis à travers le monde pour répondre au Covid-19 ont démontré que le changement rapide des tendances de consommation des ressources écologiques est possible".

 
L’institut en appelle à la responsabilité des gouvernements : "Ils sont capables d’agir rapidement, tant en termes de politiques publiques que de dépenses, lorsqu’ils placent la vie humaine au-dessus de tout".

 
Si vous aussi, vous voulez agir à votre niveau pour préserver l’environnement et la biodiversité, rendez-vous sur le site du Global Footprint Network pour calculer votre empreinte écologique (lien en bas de page).

 

Copyright : patano

 

 

https://www.footprintcalculator.org/

Auteur :   |   Date de création :   |    Dernière mise à jour : 11/06/2020